ALCOOLDernière mise à jour : 2021.05.15 |
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Synonyme: | ETHANOL | ||||||||
Administration: | voie orale (en associations), parentérale | ||||||||
Classe(s): | |||||||||
Préconception | 0-3 | 4-6 | 7-9 | Périnatal | Allaitement | |
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check II | check II | check II | check II | check II | check II | |
aucune info | aucune info | 2 heures |
Aucune valeur limite qui est considérée sans danger n’a été déterminée.
Une relation existerait entre la consommation d’alcool dans la semaine ou le mois avant la fertilisation in vitro et le risque de fausse couche ou d’échec de conception., bien qu’il s’agissait de quantités d’alcool relativement faibles (6,1 à 7,1 g/jour : voir lien Liste des degrés d’alcool). Le même effet négatif a été vu avec la consommation de quantités supérieures (plus de 25 g/jour; n=54). Une consommation supérieure à 50 g/semaine augmentait le risque d’un échec de conception (n=2545). Une moyenne de 3 consommations par semaine entre le jour 4 et le jour 10 du cycle n’avait aucune influence sur la production d’ovules ni sur le nombre de fécondations (n=152) [1].
Pendant la grossesse, la survenue du “Syndrome d’alcoolisme foetal” (SAF) sert comme base d’instructions. La fréquence du SAF au Canada et aux E.U. varie entre 0,5 et 3 cas par 1000 bébés nés vivants [2]. Les symptômes suivants sont typiques du SAF [2][Briggs 2017] :
· Anomalies cranofaciales
· Troubles de croissance
· Défauts cardiaques et rénogénitaux
· Hyperactivité
· Troubles d’attention
· Difficultés organisationnelles
· Troubles d’apprentissage et de mémorisation, de nouvelles expériences en particulier
· QI plus bas, avec des prestations scolaires faibles
· Troubles sociaux, liés à des affections psychiatriques, infractions légales, manque de continuité scolaire, comportement sexuel inadapté, problèmes d’alcool et de drogues.
Par rapport à une consommation de 50ml/semaine d’équivalents alcool, la consommation d’alcool par la mère dans la période de conception d’au moins 100ml d’équivalents alcool/semaine double chez le bébé le risque de retard de croissance. Une réduction de la consommation d’alcool plus tard dans la grossesse ne modifie pas cette situation. Les anomalies suivantes ont été mises en relation avec l’alcoolisme pendant la grossesse: pied bot, défauts du tube neural et gastroschisis. Suite à une élévation du nombre de consommateurs d’alcool, le nombre de bébés présentant un poids corporel inférieur au percentile 10 augmente [Briggs 2017].
Une seule consommation équivaut 10g d'éthanol [5]. Ce qui correspond à :
- 1 verre de vin (100 ml)
- 1 verre de bière (250 ml)
- 1 verre de boisson forte (35 ml)
Chez l´animal:
Les recherches chez l’animal apportent quelques clarifications du SAF [2].
· L’alcool consommé traverse rapidement la barrière placentaire, se diffuse aisément dans le fœtus qui l’évacue dans le liquide amniotique. Chez le fœtus, le degré d’élimination se limite à 3 à 4% de celui de la mère, ce qui peut être expliqué par la recapture urinaire dans le compartiment foetal (le foetus ‘boit’ son propre urine). Par rapport à la mère, le fœtus sera donc exposé nettement plus longtemps à l’alcool.
· L’alcool est oxydé en acétaldéhyde, majoritairement par l’enzyme alcool déshydrogénase (ADH) et dabs une moindre mesure (10%) chez la mère par la CYP2E1. En effet, chez le foetus, le système cytochrome P450 2E1 se développe d’abord (après environ 16 semaines) et ensuite le système enzymatique ADH (après 26 semaines).
· L’éthanol inhibe la capacité anti-oxydante entraînant une production accrue de particules d’oxygène activées ((les radicaux libres ‘reactive oxygen species’ ou ROS).
· Une influence négative sur le développement des cellules à fonction neurologique.
· Une interférence du transport de facteurs importants dans le développement tels que la biotine et la vitamine B6.
· Une vasoconstriction placentaire induite par l’alcool.
· Une influence négative sur la différenciation cellulaire par inhibition enzymatique.
· Des facteurs génétiques augmentent le risque de survenue du SAF.
· L’acide folique et la choline protègent probablement contre la survenue du FAS suite à un excès d’alcool, bien que ces données se soient pas encore confirmées des études humaines.
Deuxième trimestre:Un fort lien a été trouvé entre la consommation d’alcool (> 30 ml 2x par semaine) et l’avortement spontané pendant le deuxième trimestre. Cet effet n’a pas été observé avec un équivalent de 15 ml d’éthanol par semaine [Briggs 2017].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Troisième trimestre :L’éthanol consommé de la 37ème à la 40ème semaine de la grossesse (0,25 mg/kg) paralyse chez le foetus les mouvements respiratoires pendant 3 heures. D’autre part, il existe probablement un lien entre la consommation d’alcool et la maturation pulmonaire. Cet effet a été vérifié chez 134 femmes qui ont accouché après 28 à 36 semaines. La consommation d’alcool est exprimé à la fois. Le nombre d’enfants nés avec un syndrome de détresse respiratoire (‘Respiratory Distress Syndrome’) s’élevait à 44,8% (aucune consommation d’alcool); à 38,1% (consommation occasionnelle : 15 ml); à 26,7% (buveurs sociaux : 15-30 ml); à 16,7% (buveurs excessifs > 75 ml) et à 21,4% (alcooliques). Entre les non-buveurs et les buveurs d’alcool, il existait une différence significative (P < 0,05). Cette différence persistait, même après correction pour tabagisme, durée de la grossesse, score Apgar et sexe du bébé. Des symptômes de sevrage ont été observés chez des bébés nés de mères consommatrices de 90 ml d’équivalents alcool par jour. Une irritabilité accrue et des tremblements chez des bébés de 4 à 6 semaines ont été mis en relation avec un effet spécifique de l’alcool sur le cerveau foetal. Une hypersynchronisation EEG a été observée chez des bébés nés de mères consommatrices de plus de 60ml d’équivalents alcool par jour pendant la grossesse. Différents auteurs plaident pour ajouter ces symptômes aux caractéristiques du SAF [Briggs 2017].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Période périnatale (toujours tenir compte des données relatives au trimestre en cours) :Aucune donnée spécifique disponible.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Observance:Certains types de cancer ont été mis en relation avec la prise simultanée d’éthanol et de phénytoïne : neuroblastome ganglionnaire (garçon de 35 semaines); maladie de Hodgkin (fille de 45 semaines); cancer surrénalien (fille de 13 ans) [Briggs, 2017].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
L4
L’éthanol se diffuse uniformement dans le lait maternel et dans le sang. L’éthanol est probablement plus vite métabolisé chez la mère pendant l’allaitement. Malgré ce métabolisme plus rapide, la mère reste plus sensible aux effets d’alcool (cf. ivresse). Lorsque la mère consommait de l’alcool, des cas ont été rapportés de syndrome de Cushing (hyperactivité du cortex surrénalien), d’hyperexitabilité (jusqu’à convulsions), de troubles du sommeil et des pleurs fréquents. Les symptômes s’amélioraient après l’arrêt de l’allaitement ou de la consommation d’alcool. Comme il s’agit de casuistique, il n’est pas permis de tirer des conclusions générales. Avant l’allaitement, il est recommandé d’attendre 2 heures après la consommation d’une boisson alcoolisée [Hale 2017]. L’alcool ingéré par la mère diminue de 20% la quantité ingérée par le nourrisson. En effet, l’alcool diminuerait la production du lait maternel [3].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Préconception | Grossesse | Allaitement | ||||
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(oui) III | (oui) III | |||||
aucune info | aucune info | ← Préservatif / Abstinence |
En fonction de la dose, des complications peuvent survenir.
En fonction de la dose, des complications peuvent survenir.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Aucune donnée spécifique disponible concernant le passage via le sperme.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Hale, Medications and Mothers´Milk, 17th Edition, 2017
Briggs G, Freeman R, Yaffe S. Drugs in Pregnancy and Lactation, 11th edition, Philadelphia 2017;
[1] Minguez-Alarcon et al. Cafeine, alcohol, smoking, and reproductive outcomes among couples undergoing assisted reproductive technology treatments, Fertilyt and Sterility, vol. 110, No 4, September 2018
[2] Gupta et al., An update on Fetal Alcohol Syndrome, Alcoholsm Clinical & Experimental Research, Vol. 40, No 8 August 2016
[3] Mennella J. Alcohol's effect on lactation. Alcohol Res Health. 2001; 25(3): 230-4
[4] Sansone et al., Smoke, alcohol and drug addiction and male fertility, Reproductive Biology and Endocrinology (2018) 16:3
[5] Coene I Cardiovasculaire preventie voedingsrichtlijnen. Nutrinews 2021; 29 (1): 6-12.
Aucune donnée spécifique disponible.
Aucune donnée spécifique disponible.