LAMOTRIGINEDernière mise à jour : 2023.10.23 |
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Synonyme: | |||||||||
Administration: | voie orale | ||||||||
Classe(s): | |||||||||
Préconception | 0-3 | 4-6 | 7-9 | Périnatal | Allaitement | |
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(oui) II | (oui) I | (oui) I | (oui) I | (oui) I | (oui) II | |
aucune info | aucune info | aucune info |
La lamotrigine est un des antiépileptiques présentant peu de risques.
Si un traitement par Lamictal est considéré comme nécessaire durant la grossesse, la dose thérapeutique la plus faible est recommandée. La lamotrigine a un léger effet inhibiteur sur l’acide dihydrofolique réductase et pourrait par conséquent théoriquement conduire à un risque accru de préjudices embryofoetaux par diminution des taux d’acide folique [RCP Lamictal 01 2022]. Il est généralement admis que l’administration d’acide folique aux alentours de la conception (8 semaines avant la conception et jusqu’à 8 semaines au moins après la conception) diminue le risque de malformations au niveau du tube neural. Bien qu’il existe peu de données chez les femmes sous antiépileptiques documentant l’effet de l’acide folique sur le risque de malformations au niveau du tube neural induit par l’antiépileptique, et la dose optimale d’acide folique, on recommande en général des suppléments de 4 à 5 mg par jour chez ces femmes [Anonymus 2015].
Des études effectuées chez l´animal n’ont révélé aucune altération de la fertilité par la lamotrigine [RCP Lamictal 01 2022].
La plupart des données (> 8700 grossesses avec exposition en monothérapie au cours du premier trimestre) montrent que la lamotrigine n'est pas tératogène. Une étude a fait état d'une fente labiale, mais comme cela n'a pas été confirmé par d'autres études, ce risque est considéré comme non prouvé (voir plus de détails ci-dessous). Ces résultats ont été précédemment prouvés dans une méta-analyse [Anonyme 2023][RCP Lamotrigine 01 2022][Briggs].
Une augmentation potentiellement significative de la survenue de fentes palatines et de fentes labiales a été observée après enregistrement de 564 naissances d'enfants exposés à lamotrigine en monothérapie durant le premier trimestre. La prévalence d'anomalies majeures dans le groupe lamotrigine était de 2,7% (95% IC 1,5-4,3%) par rapport à 1,62% dans le groupe non exposé. Ceci représente une augmentation du risque tout juste non significative de 1,7% (95% IC 1,0-2,7). Par contre, le risque de fentes palatines et de fentes labiales était bien augmenté d'une façon significative respectivement avec un facteur 32,8 (95% IC 10,6-101,3) et 17,1 (95% IC 4,3-68,2). Toutefois, étant donné le faible pourcentage, l'enregistrement correct des anomalies dans le groupe de contrôle a été mis en doute par les auteurs [Briggs].
Selon les données récoltées à partir du North American Adverse Effects Pregnancy Registry, et rassemblées entre 1997 jusqu'à 2011, la prévalence de malformations graves par lamotrigine était de 2,0% sur 1562 observations. Le nombre absolu d'anomalies sévères par lamotrigine est considéré comme comparable au nombre observé dans une population de contrôle [1]. Considérant le groupe entier des antiépileptiques, la fréquence d'anomalies est la plus faible avec des doses de lamotrigine inférieures à 300mg/jour [Anonymus 2015].
La notice recommande également la dose thérapeutique la plus faible possible [RCP Lamictal 01 2022].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Deuxième trimestre:Les changements physiologiques durant la grossesse peuvent modifier les concentrations de lamotrigine et/ou son effet thérapeutique. Des cas de diminution des taux sériques de lamotrigine durant la grossesse ont été rapportés avec un risque potentiel de perte de contrôle des crises. Après la naissance, les taux de lamotrigine peuvent augmenter rapidement avec un risque d’effets indésirables dose-dépendants. Par conséquent, les concentrations sériques de lamotrigine doivent être surveillées avant, pendant et après la grossesse, tout comme rapidement après la naissance. Si nécessaire, la dose doit être adaptée pour maintenir la concentration sérique de la lamotrigine au même niveau qu’avant la grossesse, ou adaptée à la réponse clinique [RCP Lamictal 01 2022]. Chez 12 femmes enceintes traitées par la lamotrigine, une élévation de la fréquence des crises a été constatée dans 9 cas. Des taux sériques montraient une diminution de 40% par rapport aux valeurs du départ [Briggs].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Troisième trimestre :Voir deuxième trimestre.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Période périnatale (toujours tenir compte des données relatives au trimestre en cours) :Trois à dix jours après l'accouchement, des effets indésirables ont été observés chez les mères (confusion, diplopie et ataxie), en raison de l'augmentation des taux sériques (12-14 µg/ml). Ces effets ont disparu après réduction des doses. Par conséquent, après la naissance, il convient de surveiller les effets indésirables liés à la dose [Briggs][RCP Lamictal 01 2022 ].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Observance:Les données disponibles sur les troubles du développement neurologique après une exposition intra-utérine à la lamotrigine ne suggèrent pas un risque accru, mais les données sont trop limitées pour tirer une conclusion. Une étude a rapporté une relation dose-effet. Cependant, celle-ci n'a pas été retrouvée dans trois autres études de même ampleur [Anonymus 2023].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
L3
Des rapports font état de concentrations très variables de lamotrigine dans le lait maternel. Chez les nourrissons, cela s'est traduit par des concentrations de lamotrigine allant jusqu'à environ 50 % des concentrations maternelles. Par conséquent, chez certains nourrissons allaités, les concentrations sériques de lamotrigine peuvent atteindre le niveau auquel des effets pharmacologiques peuvent se produire. La posologie de la lamotrigine peut devoir être ajustée après la naissance pour éviter un surdosage [RCP Lamictal 01 2022].
Malgré la possibilité de concentrations élevées dans le lait maternel, les effets indésirables chez les nourrissons ne sont pas graves. Les nourrissons dont les mères sont traitées par la lamotrigine doivent être surveillés en cas de symptômes tels que apnée, éruptions cutanées, troubles de la conscience et manque d'appétit. En cas de tels symptômes, les taux plasmatiques doivent être mesurés chez le nourrisson, en particulier si un ajustement de la dose a eu lieu chez la mère. Il est également utile de vérifier la numération plaquettaire et la fonction hépatique chez le nourrisson [LACTMED 06 2023][Hale].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Préconception | Grossesse | Allaitement | ||||
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(oui) III | (oui) III | |||||
aucune info | aucune info | ← Préservatif / Abstinence |
Jusqu'à présent, aucun impact sur la fertilité n'a été signalé.
Aucun impact sur la fertilité n'a été signalé jusqu'à présent.
Chez l´animal:Les études chez l'animal n'ont montré aucune anomalie de la fertilité [RCP Lamictal 01 2022].
Aucune donnée spécifique disponible concernant le passage via le sperme.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Il existe des bases de données sur l'incidence des malformations associées à l'utilisation de médicaments antiépileptiques pendant la grossesse.
-EURAP = The International Antiepileptic Drugs and Pregnancy Registry
-NAAPR = North American Anti Epileptic Drug Pregnancy Registry
-UK Ireland = UK and Ireland Epilepsy and Pregnancy Register
-Norway = based on health register data from Norway
-Nordic countries, based on national health
register data from Denmark, Finland, Iceland, Norway, and Sweden including Anti Seizure Medication exposure regardless of treatment indication (epilepsy or other)
EURAP est la plus grande base de données avec des données sur environ 29 000 patients. En prenant toutes les données des bases de données les plus importantes, nous classons les antiépileptiques du plus élevé au plus bas en termes de prévalence des complications congénitales graves (les pourcentages les plus élevés et les plus bas sont indiqués entre parenthèses). Les chiffres sont basés sur l'exposition en monothérapie.
1. Valproate (10,3 – 6,3 % calculés sur 5288 patients)
2. Phénobarbital (7,4 – 5,5 % calculés sur 520 patients)
3. Topiramate (6,3 – 3,9 % calculés sur 1138 patients)
4. Phénytoïne (6,4 – 2,9 % calculés sur 623 patients)
5. Carbamazépine (5,5 – 2,6 % calculés sur 8006 patients)
6. Oxcarbazépine (4,4 – 1,8 % calculés sur 1885 patients)
7. Lamotrigine (3,8 – 1,9 % calculés sur 15344 patients)
8. Lévétiracétam (2,9 – 0,7 % calculés sur 2511 patients)
Source:
Tomson T & Battino D. The importance of pregnancy registries for the management ofwomen with epilepsy and childbearing potential: Emphasis on EURAP. Clin Epileptol
2023; 36: 192–196
Aucune donnée spécifique disponible.