METFORMINEDernière mise à jour : 2022.04.28 |
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Synonyme: | |||||||||
Administration: | voie orale | ||||||||
Classe(s): | |||||||||
Préconception | 0-3 | 4-6 | 7-9 | Périnatal | Allaitement | |
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check II | check III | check III | check III | check III | oui II | |
aucune info | aucune info | aucune info |
En cas d’existence de diabète avant la grossesse, l’insuline reste le premier choix thérapeutique. Toutefois, en cas de diabète gravidique, la metformine est mise en avant comme premier choix, en particulier lorsque l’hyperglycémie est peu prononcée et après échec de mesures hygiéniques (telles que efforts physiques et alimentation). En cas de résultat insuffisant, il est recommandé d’ajouter de l’insuline.
Un traitement par metformine est possible pendant l’allaitement
Lorsqu’une grossesse est envisagée ou pendant la grossesse, il est recommandé de ne pas traiter le diabète par la metformine, mais d’utiliser l’insuline pour maintenir des valeurs glycémiques aussi proche de la normale que possible, afin de réduire le risque de malformations fœtales [RCP Glucophage 02 2017].
En cas de projet de grossesse chez des femmes diabétiques (type 1 ou 2), il est recommandé d’intensifier le contrôle glycémique et la surveillance pendant au moins 2 mois avant la conception. En pratique, une surveillance intensive jusqu’à une mise au point du traitement nécessite une période préconceptive d’environ 6 mois [NDLR].
La fertilité des rats femelles n’a pas été affectée par la metformine lorsque administrée à des doses de 600 mg/kg/jour, ce qui correspond approximativement à trois fois la dose journalière recommandée chez l’homme sur la base d’une comparaison de la surface corporelle [RCP Glucophage 02 2017].
La metformine passe la barrière placentaire (contrairement à l’insuline) [Briggs]. Des données limitées concernant l’utilisation de la metformine chez la femme enceinte ne révèlent pas de risque accru d’anomalies congénitales. Selon les dernières recommandations de NICE, la metformine et le glibenclamide peuvent être utilisés comme alternatives à l’insuline pendant la grossesse. Cet usage reste toutefois controversé, et dans l’attente de données à long terme, il doit se faire avec circonspection [CBIP (05 2019)].
La metformine a été utilisée dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Une étude de cohorte décrit le déroulement des grossesses chez 104 femmes atteintes du SOPK. Toutes les femmes étaient tombées enceintes pendant la thérapie par metformine (1,5 à 2,55 g/jour). Une anomalie congénitale a été observée chez deux nouveau-nés. Le diabète gravidique était moins fréquent dans le groupe metformine vs groupe de contrôle (7% versus 16%) [Briggs]. Ces résultats ont été confirmés par d’autres sources (étude comparative entre 135 patientes sous merformine vs 138 patientes placebo). L’éventuel avantage de la metformine dans le traitement du SOPK au dela de la 8ième semaine est mis en question [Schaefer 2015].
Dans un review et une méta-analyse, la metformine a été comparé à l’ insuline chez des patientes (n=2165) atteintes de diabète gravidique ou de diabète de type 2 (sans spécification de la période d’administration). Les résultats positifs suivants ont été observés: diminution du risque d’ hypoglycémie néonatale (RR = 0,63; 95 % IC 0,45-0,87); diminution du nombre de bébés trop lourds (RR = 0,80; 95% BI 0.64-0.99); diminution du risque d’hypertension gravidique (RR = 0,56; 95% IC 0.37-0.85); réduction de la prise de poids maternel pendant la grossesse (différence moyenne – 2,07 kg; 95% IC – 1,27 à – 2,88). La metformine n’augmentait pas le risque de naissance prémature, de bébés trop petits, de décès prénatal ou de naissance par césarienne [1].
Le traitement du diabète gravidique s’avère nécessaire. Des références dans la littérature confirment la place de la metformine dans le traitement du diabète gravidique peu prononcé, et après échec de mesures hygiéniques (telles que efforts physiques et alimentation). En cas de résultat insuffisant, il est recommandé d’ajouter de l’insuline [2][3][4].
Le diabète non contrôlé pendant la grossesse (diabète gestationnel ou permanent) est associé à un risque accru d’anomalies congénitales et de mortalité périnatale [RCP Glucophage 02 2017].
Chez l´animal:Les études chez l’animal n’ont pas montré d'effets délétères sur la grossesse, le développement embryonnaire ou fœtal, l’accouchement ou le développement postnatal [RCP Glucophage 02 2017].
Deuxième trimestre:Aucune donnée spécifique disponible. Voir premier trimestre.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Troisième trimestre :Aucune donnée spécifique disponible. Voir premier trimestre.
Afin de diminuer la morbidité périnatale et la mortalité néonatale, un contrôle strict du taux sanguin du glucose chez la mère est indispensable. L’administration d’insuline représente ici le meilleur choix [Briggs].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Période périnatale (toujours tenir compte des données relatives au trimestre en cours) :Aucune donnée spécifique disponible. Voir premier trimestre. En cas de résultat insuffisant, il est recommandé d’ajouter de l’insuline.
Afin de diminuer la morbidité périnatale et la mortalité néonatale, un contrôle strict du taux sanguin du glucose chez la mère est indispensable. L’administration d’insuline représente ici le meilleur choix [Briggs].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Observance:Jusqu’à l’âge de 18 mois, aucune perturbation de la croissance n’a été constatée chez 126 bébés exposés in utero à la metformine [Briggs].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
L1
La metformine est excrétée dans le lait maternel humain (rapport lait/sérum = 0,35). La dose administrée est estimée à 0.28% de la dose maternelle normalisée pour le poids. La glycémie mesurée 4 heures après l'allaitement était restée normale [Hale]. Aucun effet indésirable n’a été observé chez les nouveau-nés/nourrissons allaités [RCP Glucophage 02 2017].
Dans une étude incluant 61 nourrissons dont la mère a été traitée par la metformine pendant la grossesse et l’allaitement, les résultats relatifs à la croissance et le développement social et moteur étaient normaux [Hale].
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
Préconception | Grossesse | Allaitement | ||||
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(oui) III | (oui) III | |||||
aucune info | aucune info | ← Préservatif / Abstinence |
L'exposition à la metformine pendant la conception est mise en relation avec des anomalies génitales chez les garçons. L'étude dans laquelle un lien est montré entre les spermatozoïdes chargés et les malformations génitales présente des faiblesses.
Des études chez l’animal ne montrent pas une diminution de la fertilité masculine.
Un nombre accru d'anomalies génitales a été observé chez des garçons dont le père avait pris de la metformine pendant la conception. Ces données proviennent d'une étude de cohorte prospective danoise dans laquelle les patients int été inclus entre 1997 et 2016. Les comparaisons suivantes ont été effectuées:
• Prise de metformine pendant la conception (n=1451): risque d'anomalies 1.40 [IC à 95% = 1.08 - 1.82].
• Prise d'insuline pendant la conception (n= 5298): risque d'anomalies 0.98 [IC à 95% = 0.85 to 1.14].
• Prise de sulfamidés hypoglycémiants pendant la conception (n=647): risque d'anomalies 1.34 [IC à 95% = 0.94 - 1.92].
• Prise antérieure de metformine (1 ans avant la conception; n=1751) ou après la conception (n=2484): risque d'anomalies 0.88 [IC à 95% = 0.59 - 1.31] et 0.92 [IC à 95% = 0.68 - 1.26] respectivement.
• Enfants issus des mêmes pères (n=1268) et mères (n=1227) conçus alors qu'ils n'étaient pas sous metformine: risque d'anomalies 1.54 [IC à 95% = 0.94 - 2.53].
• Risque d'anomalies génitales chez les garçons conçus pendant la prise de metformine par le père: 3.39 [IC à 95%, 1.82 - 6.30].
(Wensink et al. 2022).
Il est connu que la metformine améliore d'une part la qualité du sperme chez les hommes obèses, mais elle abaisse également les taux sériques de testostérone. Dans quelle mesure peut-on supposer que des malformations peuvent être induites par du sperme exposé à des médicaments ? Ce serait un nouveau fait. Quelques commentaires rendent les résultats de l'étude moins évidents. L'historique des patients inclus n'est pas toujours complet. L'effet ne se produit pas chez les pères âgés de moins de 40 ans. Néanmoins, les résultats de cette étude doivent être pris en compte jusqu'à preuve du contraire [NDLR].
Chez l´animal:La fertilité des rats mâles n’a pas été affectée par la metformine lorsque administrée à des doses de 600 mg/kg/jour, ce qui correspond approximativement à trois fois la dose journalière recommandée chez l’homme sur la base d’une comparaison de la surface corporelle [RCP Glucophage 02 2017].
Aucune donnée spécifique disponible concernant le passage via le sperme.
Chez l´animal:Aucune donnée spécifique disponible.
[2] Alqudah A, McKinley MC, McNally R. Systematic Review or Meta-analysis Risk of pre-eclampsia in women taking metformin: a systematic review and meta-analysis. Diabet. Med. 2018; 35: 160–172.
[3] Balsells M, García-Patterson A, Solà I, Roqué M, Gich I, Corcoy R. Glibenclamide, metformin, and insulin for the treatment of gestational diabetes: a systematic review and meta-analysis. BMJ 2015; 350: h102 doi: 10.1136/bmj.h102.
[4] Barbour LA, Feig DS. Metformin for Gestational Diabetes Mellitus: Progeny, Perspective, and a Personalized Approach. Diabetes Care 2019; 42: 396-399.
Aucune donnée spécifique disponible.
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